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A la santé du Roi Pogacar !

Photo du rédacteur: Ewenn THIERY LE GALEwenn THIERY LE GAL


PARIS-NICE 2023 - Couronné lors de sa première participation à la Course au Soleil, le rayonnant Tadej Pogacar a laissé ses fidèles écuyers mangers les reste pendant que lui se régalait



Propre, net et sans bavure ! Comme en clôturassions d'un spectacle mené seul à la manière d'un monologue d'une pièce de théâtre, le Slovène a réalisé le clou du spectacle en cette ultime étape synonyme de triplé et donc de couronnement. Tadej Pogacar n'a évidement pas laissé passer sa chance d'assoir sa suprématie en matraquant la course à 19 kilomètres de l'arrivée dans le col d’Eze.

À l'arrivée sur la promenade des Anglais, on a pu voir débouler à toute allure un homme vêtu d'une cape jaune, salué la foule, ce ne fut que l'image de son récital et écarté David Gaudu à 53" et Jonas Vingegaard (1'39"). Pogacar ne mange pas de ce pain-là, lui d'une autre caste a comme il se doit saluer les organisateurs de Paris-Nice pour le festin qu'ils auront proposé.


POGACAR EN MODE ROCK'N ROLL

Le mal élevé Pogacar n'aura rien laissé du banquet qu'offrait la 81e édition de Paris-Nice et fait manger ses convives à une autre table que la sienne, tout au bout, dans un coin de la salle. Il ne savait sans doute pas que ses invités (Gaudu, Vingegaard, S.Yates, Mader, Bardet, Martinez) avaient aussi faim que lui. Après avoir passé la grosse étape de montagne hier, on voyait mal le Slovène se faire dépasser par son dauphin David Gaudu. Le Slovène s'est lui seul sous-estimé au départ de l'étape 6 - annulé à cause du vent -, ses concurrents dont le Breton de la Groupama FDJ connaissaient déjà l'ampleur de la tâche à accomplir.

Gaudu avait notamment dit à l'arrivée qu'il n'avait pas les jambes d'hier, c'est-à-dire celles pour rivaliser avec un Pogacar inqualifiable, un vin de grand cru qui ne s'est laissé boire qu'une fois pendant l'étape 11 du Tour 2022. On revoit encore les images du Granon, ou sur sa cime se déhanchait un gamin tout frêle, aussi jaune à sa tunique qu'à son visage, il aurait bien fallu zoomer pour voir son successeur le dépecer de sa tunique.

En revanche, 'Pogi' a pris sa revanche à Paris-Nice sur la 3e étape en réussissant à le distancer, ce qu'en trois semaines, il n'avait su réaliser. Écarté de longue date pour le général donc, Jonas Vingegaard avait au départ peut d'intention de rebouché une minute face à un coureur intouchable. Le Slovène avait pourtant un temps de retard (+0'23") sur le chrono par équipe face à son adversaire du Tour, mais a pu tout amortir le lendemain grâce à l'explosion du Danois qui n'a pas réussi a rebouché ces quelques mètres, terminant 6e à 43 secondes.



GAUDU LE MOUSSAILLON BRETON

Invité de fortune, David Gaudu a "remplacé" le Danois et pouvait encore rêver lors de cette dernière étape, de succédé à Laurent Jalabert, dernier vainqueur en 1997. Le Petit Prince Breton, aux coudes à coudes avec le maillot jaune pendant une semaine, disait à l'arrivée finale : « J'ai appris que je pouvais rivaliser avec les meilleurs, quand je suis vraiment bien, explique le grimpeur de la Groupama-FDJ. Il faudra saisir les opportunités quand je suis dans une bonne journée pour rivaliser avec eux ». Il n’y a rien à regretter, sur cette étape comme sur cette semaine.

Entouré d'un collectif très solide voir étonnant, Gaudu avait pu bénéficier du finish de rouleur de Stephan Kung dans le contre-le-montre pour prendre du temps à Pogacar - en terminant 4e -. On a aussi vu le travail d'Arnaud Démare pour emmener lors des "sprints bonification" son leader pourtant en froid avec lui pour cause de rivalité sur la participation au Tour, ce qui lui a permis d'empocher des secondes. Le lendemain, le coureur de la Groupama FDJ après son attaque furtive à quelques kilomètres du sommet de La Loge des Gardes (6.8 km à 7%).


UN MAILLOT JAUNE ÉBLOUISSANT


Cependant, ses qualités de puncheur ne lui ont pas permis de rivaliser avec son adversaire et n'a malheureusement put gagner de bouquet. Sa tunique jaune éclatante, un peu à l'image d'une armure dorée, n'aura nullement cédé face à ses deux prétendants, l'épée de Pogacar était faite d'un matériau encore inconnu à découper la tête de Gaudu et Vingegaard à 19 kilomètres dans le fameux passage de chemin du Vinaigrier et ses pentes à plus de 15%, moment où le maillot jaune à plier bagage et prit direction Nice tout à gauche, d'une facilité remarquable.

Au moment de son escarcelle, tous les coureurs ont baissé la tête, histoire de ne pas voir le massacre. Après avoir mis une bonne raclée aux coureurs qu'il l'accompagnait, il s'est laissé glisser dans une descente pourtant roulante, prit six ou sept amandes avec tous les excès de vitesses qu'il faisait et verrouiller la montre à 50 secondes. Pourtant, derrière, il y avait une meute de chien enragé (Gaudu, Vingegaard, S.Yates, Jorgenson), quand même bien étourdit par le coup de massue qu'ils ont pris dans le col d'Eze.

SEUL SUR SA GALAXIE

David Gaudu pourtant aussi fort que lui à l'étape 7 avec ses attaques incessante dans le Col de la Couillole n'a rien put faire face à la suprématie slovène. Habitué à voir des écarts très resserré à l'image de la victoire de Maximilian Schachmann (2020) pour 18" avant qu'elle ne se transforme en 19" à sa seconde victoire (2021). Peut-être galvanisé par ses deux victoires - au sprint lors de la 4 et 7e étape -, Pogacar avait bien décidé de gagner d'une autre façon en solitaire pour souligner sa force.

Après le repas qu'il a mangé cette semaine, nous nous doutons que le Slovène soit rassasié et est déjà à 9 victoires aussi tôt dans la saison avec un mois de course dans les jambes, d'autant plus que Milan San Remo, Gand Wevelgem et le Tour des Flandres sont à son programme d'alimentation et a bien fait savoir à son nutritionniste que ce n'était pas le moment de l'embêter, il veut seulement manger à sa faim d'ogre.

LE CALME APRÈS LA TEMPÊTE

'Pogi' avait aussi souligné que s'il ne gagnait plus cette saison, l'année serait déjà réussie, difficile à croire quand on sait qu'il a les yeux plus gros que le ventre et est prêt à manger pour quatre durant le reste de la saison, espérons qu'il sera un peu plus partageur avec ses compagnons le reste de la saison. Ce Paris-Nice avait bien le gout du Tour de France avec le duel des deux premiers du Tour de France 2022, Roglic y a notamment perdu sa place.

N'oublions pas que l'empire Paris-Nice reste aux mains des redoutables slovènes, pas prêt de fuir leur terre. D'ailleurs, pendant que Pogacar, se déguisait en tunique jaune, le clown Roglic en bleu sur les terres italiennes de Tirreno-Adriatico, tous deux avec trois succès d'étape et une victoire finale. On se rappelle quand même qu'il y a un an, les rôles étaient inversés, Pogacar s'emparait du trident doré, pendant que Roglic brisait sa malédiction avec la Course au Sloeil, jamais gagné jusqu'à présent (2022).

Ce qui est aussi à noter, c'est que Pogacar n'a pas eu une très forte équipe et même si sa formation s'est renforcé avec l'arrivée d'Adam Yates - non présent - ou d'autres coureurs, le 2e coureur de la formation n'est même pas classé dans le top 50 quand la Groupama FDJ a elle, un coureur dans le top 20. Ceci dit, cela n'a pas empêché l'ogre slovène de dévoré avec grand appétit cette 81e édition de Paris-Nice pour une première participation.

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