Madouas et les Flandriennes : un duo pleins de promesses
Dernière mise à jour : 28 avr. 2023
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Breton de pure souche, voir Valentin Madouas ramer dans les eaux flandriennes n'est plus nouveau depuis 2 ans et tentera bien de confirmer sa 3e place sur le Ronde derrière les grands champions de sa génération
Valentin Madouas n'est peut-être pas un serial killer mais un dur au mal, capable de se démener et de réaliser de grandes choses. Auteur l'an passé d'une campagne flandrienne digne d'un vieux briscard au 10 ans d'âge sur les pavés, lui n'a gouté aux monts belges que depuis trois ans. La force tranquille bretonne n'est tout de même pas là pour enfiler des perles en ce début de saison 2023 et compte bien bousculer les Van der Poel, Van Aert et Pogacar. En tout cas, rien ne lui fait peur après une cuvée 2022 plus que prometteuse.
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SA POLYVALENCE COMME SUPERPUISSANCE
Ce qui fait la particularité de ce coureur, c'est sa polyvalence. Autant capable de faire un podium sur une classique pavé, que de réalisé un top 10 sur le Tour de France. "J'ai progressé partout. Je me sens capable de gagner un Tour des Flandres comme je suis capable de gagner une étape de montagne du Tour de France", expliquait-il à Ravito. Des propos confirmés par Jacky Durand qui le connaît depuis ses débuts dans le monde du vélo. "J’ai l’impression qu’il franchit des paliers d’année en année. Maintenant, il pèse dans le final."
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C'est le cas de le dire. Sur le Tour des Flandres l'an passé, Valentin Madouas accompagné de Dylan Van Baarle s'étaient tapies dans l'hombre des deux phénomènes Van der Poel et Pogacar, partit pour se livrer une bataille épique. Ce qu'ils avaient oublié, c'était qu'à trop se regarder, les équipiers et mort de fin de derrière étaient prêt à décortiquer les miettes. Madouas n'avait pas hésité à frustrer Pogacar au sprint en empochant la 3e place, quand Van der Poel avait gardé son sang froid.
LES FLANDRIENNES, C'EST SON DOMAINE
Le Brestois s'est mué en coureur moderne, à la manière d'un Pogacar - avec un peu de mesure tout de même - en jouant sur tous les tableaux, autant capable d'aider un David Gaudu en montagne qu'à jouer sa carte sur les classiques. Ça aurait été surprenant il y a quelques années d'entendre le coureur de la Groupama FDJ souligné qu'il préférait les flandrienne, lui qui ne courait en début de saison, que les ardennaises, à l'image de son top 10 à l'Amstel Gold Race (8e) en 2019.
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"Elles peuvent mieux me correspondre. Beaucoup d’autres paramètres entrent en ligne de compte : la tactique, la chance, la vision de la course… " Difficile de catégoriser ce coureur donc. Pourtant, des athlètes très similaires comme Warren Barguil, lui aussi Breton démontre que ce sont les ardennaises qui conviennent le mieux au terrain de la Bretagne avec des côtes raid à de multiples reprises. Cette polyvalence le rend difficile à classer comme le prouvait une nouvelle fois Jacky.
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"J’ai du mal à le situer. Pour moi, ce n’est pas un coureur de Grand tour, même s’il a prouvé sur le Tour de France qu'il était capable d’obtenir de bons résultats en accompagnant ses leaders. Sur le papier, les Ardennaises lui conviennent mieux avec de longues ascensions qui se montent au train. Les Flandriennes, c’est vraiment du jump sur un temps très, très court. J’ai quand même le sentiment que son amour va plus vers les Flandriennes."
UN DIESEL FACE A DES FORMULE 1
En revanche, comme l'an passé, Valentin Madouas aura encore à se coltiner les quelques monstres du cyclisme qui n'ont aucune envie de lâcher leur bout de viande au profit d'un coureur outsider et préfèrent se la jouer à la loyale entre superchampion. "Il y en a réellement deux au-dessus, c’est van der Poel et van Aert. Je ne peux pas mettre Pogacar en flandrien. De toute façon, on peut le mettre partout… Valentin est dans une période où ‘il n’a pas de chances’. À une époque, on a eu Cancellara, Boonen et tous les costauds étaient dans l’ombre de ces deux coureurs. Là, c’est pareil" concède le dernier vainqueur du Tour des Flandres en 1992.
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Sera-t-il l'imiter, aucune idée, mais ce qui est sûr, c'est que Valentin est l'une des meilleures chances françaises, à ajouter à cela le point d'interrogation Julian Alaphilippe et le coéquipier du mastodonte belge (Van Aert) Christophe Laporte. "C’est un diesel, rapportait Jacky Durand. Il lui manque un petit truc. Sur des courtes ascensions, quand il y a une violente accélération, il n’est pas capable de suivre un Van der Poel, un Pogacar ou un Van Aert. Il lui manque cette petite accélération, mais il est capable de rentrer au rythme."
UN COUP DE REINS EN MOINS
En effet, le Breton est handicapé par sa pointe de vitesse. Son explosivité le défavorise dans les grosses acensions raids comme le Vieux Quaremont ou le Paterberg, les moments décisifs à ne pas manquer. Une solution peut s'offrir à lui, soit anticipé le démarrage des superchampions en attaquant avant une difficulté dangereuse, mais au risque de dilapider beaucoup d'énergie - à la manière de Dylan Van Baarle sur le Ronde en 2022-. Où alors, de gêrer la montée à son rythme pour rentrer au tempo sur les hommes de tête.
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La deuxième option a très bien marché l'an passé puisque accompagné de Dylan Van Baarle, à deux, ils ont su stabiliser l'écart avant de bénéficier d'un moment de flottement entre le duo Néerlando-Slovène. Ce genre de course se joue bien évidemment à la pédale, mais aussi à l'expérience, ce qui n'avantage pas encore le Breton. Il a participé au Tour des Flandres à trois reprises.
SON INEXPÉRIENCE COMBLÉ PAR SON MENTAL
Le Français le concédait après le Ronde il y a un an. "Je pense que le placement reste le point principal à régler pour moi. Je manque encore un peu d'expérience sur ces courses, je ne sais pas trop à quel moment remonter." Avec Stefan Kung, Kevin Genietz ou encore Olivier Le Gac, Valentin Madouas peut profiter de leurs savoir-faire, mais cette qualité ne peut qu'être amélioré qu'avec les participations à ces courses, pas autrement. En revanche, il peut bénéficier d'une endurance phénoménale, même s'il n'a jamais participé à Milan-Sanremo.
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Même s'il roule au diesel, il peut bénéficier de trois réservoirs sous le capot qui peuvent lui servir en toute fin de course. Un deuxième avantage et pas des moins importants, son mentale de Breton. "Valentin ne lâche jamais rien. Sur une attaque dans le Paterberg de l’un des deux Flandriens, ce serait surprenant qu’il arrive à les suivre. Je ne dis pas qu’il ne pourra pas le faire, il a la tête dure"
PROPHITER D'UN MARQUAGE
C'est un peu comme un mégalithe, ses jambes tels des blocs de pierre s'agitent dans les monts jusqu'à se briser, il continuera toujours à pédaler. Il serait rare de voir Valentin Madouas décrocher dans la tête. "On ne sait jamais ce qui peut se passer dans le final en direction de Oudenaarde. On l'a vu sur les Strade Bianche. Dès qu’il y avait des accélérations, il rentrait au train." Son niveau inférieur n'est pas non plus une mauvaise chose, affirmait Jackie. " Il est dans la situation où il peut profiter d’un marquage des Van Aert, Van der Poel qui ne se quittent pas. S’ils sont au top de leur forme, il y aura cette configuration. Valentin peut être ce coureur, il sent très bien la course, il ne s’affole jamais."
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Auteur d'une très belle prestation sur les Strade Bianche avec sa 2e place, Valentin avait notamment senti la course en décidant par sa volonté de s'enfuir d'un groupe ou se portait Van der Poel. Résultat, il a écarté le Néerlandais en mauvaise forme de la course et créer un groupe de chasse à la poursuite de Tom Pidcock avec 7 coureurs à 25 kilomètres du terme de la course. Sa forme pourrait aussi être un atout puisqu'il a su dominer en fin de course dans la Via Caterina, Tiesj Benoot (Jumbo Visma) et aurait pu prétendre au graal s'il n'y avait pas ces Jumbo Visma qui n'incitait pas à rouler. Ceci dit, Tom Pidcock était surement le plus fort de la course, mais de là à battre le Breton, peut-être pas.
LE GP E3 COMME TEST
Il pourra dès demain remettre en question sa place d'outsider sur l'E3 Saxo Classic. "Le Grand Prix E3 est une course qu’il peut ajouter à son palmarès. Les ascensions sont assez éloignées de la ligne d’arrivée. C’est le coureur maintenant qui, quitte à tout perdre, ne va pas courir pour faire sixième du Grand Prix E3. Ce n'est pas le coureur qui va se contenter d’une place d'honneur, s’il en a une tant mieux." Il pourra alors se mesurer à ses futurs adversaires sur le deuxième Monument de la saison, le Tour de Flandres.
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D'autant plus que cette classique emprunte les secteurs légendaires du Tour des Flandres, ce sera donc l'occasion pour le Breton de se tester et d'affronter ses plus farouches concurrents. Valentin Madouas continue donc son ascension fulgurante et pourra parvenir à son point d'orgue dans deux semaines. Il s'est dit bercé par "le rêve de passer devant Jacky". Il en a en tout cas les capacités.
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