Le GP E3 une 3e fois pour WVA

Juste Wahoo ! Le vendredi saint en Belgique à plus que tenu ses promesses. Stratosphérique, le trio féérique (Van Aert, Van der Poel, Pogacar) nous a fait retomber en enfance, eux qui ont répétés leurs gammes une dernière fois avant le Tour des Flandres et a ce petit jeu, WVA les a alignés au sprint.

L'épreuve du Bac spécialité Tour des Flandres approche à grand pas, le GP E3 comme épreuve blanche. Même si ce n'était qu'un entrainement, Van Aert n'a pas fait dans la dentelle. Le Belge est prêt comme ses deux prétendants pour s'affronter sur le Ronde dans une semaine, eux parti à 60 bornes et définitivement enclin à s'affronter directement en face à face.

Même si des pavés sont venus se greffer sur les taquets belge, c'est comme si les routes étaient bitumés avec ce trio, beaucoup trop fort pour la clique d'outsider. Moins fort que ses deux adversaires, il ne faut pas sous-estimer la performance de Van Aert qui a dû endurer les coups de butoir de ses deux lascars, bien décidé à lâcher comme une vieille chaussette le Belge.

Arrivé en sprint à trois, Pogi (3e) avait bien raison de vouloir lâcher le futur vainqueur, il n'a cependant pas su concrétiser ses chances. Pourtant, le Slovène à roulé sur le haut du pavé avec ses compagnions toutes la course et été acteur en placant quelques attaques par-ci par-là, visiblement pas assez pour pour s'imposer.

ALAPHILIPPE ET TOUTE LA CLIQUE ÉCLIPSÉS

Les participants à l'E3 Saxo Classic ont pensé surement après la ligne que ce trio était vraiment égoïste, nous téléspectateurs, on est plutôt parti sur l'optique de la générosité parce que pour nous offrir un spectacle aussi époustouflant, il faut vraiment avoir la main sur le cœur. La répétition pour le deuxième Monument de la saison nous donne qu'une envie, d'allumer sa télé et se plonger dans le canapé pour admirer une lutte encore plus flamboyante, mais ça, c'est dans 8 jours.

Avant ça, on a pu se mater un bon feuilleton Van Aert-Van der Poel-Pogacar, le Belge avait notamment fait l'impasse sur Milan-Sanremo. Julian Alaphilippe avait bien décidé d'exister en attaquant à 83 kilomètres avant que monsieur Van der Poel ne dégaine une première fois dans le Taienberg un peu plus loin. Toujours avec un temps de retard, Tadej Pogacar n'aura pas de seconde chance sur le Ronde, lui mal placé dans le Tainenberg et dans le Stationberg. Sa force physique stratosphérique l'a remis dans le droit chemin en rattrapant la roue du duo ennemi avec un lassaut à 58 kilomètres du but.

POGACAR DÉSORMAIS DANS LE RÔLE DU MÉCHANT

Tous les participants ont été éclipsés par ce trio qui avait décidément une taille astronomique. Les 5 coureurs d'échapper se sont voilé la face, ce n'était pas leur faute, mais celle d'eux, les extraterrestres du cyclisme. Trois survivants ont, pendant une vingtaine de kilomètres, eu la possibilité de les accompagner : Nathan van Hooydonck et Soren Kragh Andersen, équipiers respectifs de WVA et VDP, ainsi que Matej Mohoric, compagnon du Slovène Pogacar. Telle un combat de boxe, après les coups de poings et uppercut de Van der Poel, Pogacar les a évités avant de leur mettre un bon taquet

Pogacar sait que les victoires, ça se gagne avec panache, pas autrement et avait la convoitise de pouvoir décramponner Van Aert et Van der Poel comme il l'avait fait avec Jonas Vingegaard sur Paris-Nice. Malheureusement pour lui, ses deux adversaires sont aussi fait comme lui de surnaturel, des êtres venus d'une autre planète finalement. Pourtant, le Slovène n'a pas démérité en se révoltant dans les deux difficultés les plus mythiques, le Paterberg et le Vieux Quaremont.

VAN AERT A UNE FAILLE MAIS N'EST PAS DÉFAILLANT

Cependant, le coureur d'UAE Team Emirates ne va qu'écarter les équipiers de ses adversaires. Un ton en dessous de ses rivaux, Wout Van Aert n'a pas lâché le morceau dans le Vieux Quaremont, il faut dire qu'il a bien été chanceux de la chute d'une moto suiveuse pour ralentir 'Pogi' dans sa crise de nerf. Ne crions pas trop fort sur le fait que le pilote soit peut-être Belge, gardons le pour nous, ce qui est sûr, c'est que WVA à raccrocher le duo.

Très collant jusqu'au bout, le Belge ne va pas lâcher sa couronne si facilement en contrôlant ses adversaires en haut des deux dernières ascensions de la journée. Le scénario de l'an passé à quand même bien changé puisqu'en tête de la course au même jour, on avait deux Jumbo seul dans la course. Christophe Laporte avait fait grâce à son coéquipier champion de Belgique en titre pour finir main dans la main.

DEUX COUPS D'ÉPÉES, WVA AVAIT LE BOUCLIER

Le temps était maintenant de relooker de la tête au pied leur partenaire, afin de voir le moindre signe de faiblesse. Il était aussi visiblement le moment pour Pogi et VDP de papoter un peu pendant que Van Aert huilait sa chaine à la voiture de son équipe et prévoyait sa tactique pour le sprint. Le trio est resté groupé jusque dans le final, passant sans rechigner pour éviter un retour de l’arrière, sauf que Pogacar avait bien décidé d'éjecter par la petite porte ses adversaires en plaçant respectivement deux nouvelles attaques : à 3,5km et 1,5km de l’arrivée.

Après ça, il était temps de passer aux choses finales et de conclure. Dévorer lors des Mondiaux de cyclo-cross, Van Aert s'est vengé de Van der Poel lors du sprint, Pogacar était lui coltiné à une 3e place en admirant le sprint de ses deux égaux, les fesses vissées sur sa selle. Dans la course des battus, les images étaient visiblement coupées à cause des éclairs qu'envoyait le trio dans les monts belge.

On s'est retrouvé avec le grimpeur Matteo Jorgenson (+33”) et Ivan Garcia Cortina (+44”), tous deux chez Movistar. La Groupama FDJ a elle aussi, placé deux hommes dans le top 10, Stefan Küng (+56”) et Valentin Madouas (+1’25”), lui le Français qui espère bien renouer avec le podium du Tour des Flandres, mais à quel prix. À celui de battre un des trois lascars de devant, bonne chance pour le Breton !