Evenepoel vainqueur en terre UAE

UAE TOUR - En terrain hostile, Remco Evenepoel n'a pas hésité à cassé la tradition d'un vainqueur local au Moyen Orient en succédant à Pogacar, son équipe Quick Step auteur de trois victoires n'a cependant pas vu son leader lever les bras

Étape 1 (sprint, 151 km) : MERLIER LE TOUT PREMIER

En ce top départ de l'UAE Tour pour sa 5e édition, elle a été orpheline de son double vainqueur Tadej Pogacar mais avec sa nouvelle tête d'affiche, le champion du monde Remco Evenepoel. Les coureurs ont pendant 151 kilomètres traversés un désert favorisant les coups de bordures, et ce, dès le premier kilomètre, scindent le peloton en trois échelons. Bien décidé a succédé à Tadej Pogacar, trop préoccupé à tout gagné sur la Ruta del Sol, Evenepoel lui avait même lâché : "Arrête de gagner, merci". Le champion du Monde a pris les choses en main (65 km) en empochant des secondes de bonifications.

C'est même lui en personne qui a scindé le groupe de tête en 13 hommes à 20 kilomètres en compagnie des Bahrain Victorious et de quelques sprinteurs favoris. 1'30 a été comptabiliser pour le peloton (9 km) qui s'est reformé, excepté le groupe de tête, parti pour se jouer la victoire. Véritable homme de cette première étape alors même qu'il était attendu en montagne, Evenepoel a donné un dernier coup de rein pour emmener son sprinteur, comment ne pas rendre la pareille quand son leader fait un aussi beau boulot ?

Tim Merlier (Soudal-Quick-Step) parti le premier dans les 300 derniers mètres a tenu la baraque face au petit Kaleb Ewan (Lotto-Dstny) ... à moins que. On aurait cru revivre l'Amstel Gold Race en 2021, ou un long voir très long moment d'attente est venu glacer le sang des deux possibles vainqueurs. Lui n'avait pas a paniqué, Marc Cavendish (Astana) a pour sa première course sous ses nouvelles couleurs réalisé un podium. Le suspens à finalement prit fin de longues minutes plus tard à la faveur du Belge, leader du général.

Étape 2 (chrono par équipe, 17.3 km) : LA QUICK STEP A L'HEURE

Comme à l'étape précédente, la victoire ne s'est pas joué à grand-chose, autant pour le général que pour la victoire finale. Dernière équipe, La Soudal Quick Step pourtant en retard sur le premier pointage intermédiaire dans ce contre-la-montre par équipe, a réussi à rester soudé jusqu'à la ligne dans l'enceinte du port Khalifa, entre portiques de déchargement et empilements de conteneurs multicolores. L'équipe belge est venue doucher les espoirs de la EF Education-Easypost pour une microseconde, sûrement gagné par la puissance d'Evenepoel.

En revanche, cette fois, le général s'est joué en la défaveur de l'équipe de Patrick Lefévère puisque Lukke Plapp (INEOS Grenadiers) est venu récupérer la tunique à égalité de temps avec Remco, alors que le maillot rouge Tim Merlier avait décidé de jeter ses dernières forces dans la bataille de l'étape avant de laisser partir son équipe dans le dernier kilomètre. La INEOS a donc en plus de la tunique de leader terminé sur le podium. Chez UAE, ça doit être la soupe à la grimace puisque l'équipe locale s'est classé 8e en lâchant 16 secondes sur les meilleurs, à rajouter à cela la minute de la première étape, Adam Yates et Jay Vine ont définitivement dit adieu à un troisième sacre d'affilée.

Étape 3 (montagne, 185 km) : HAPPY BIRTHDAY RUBIO

Quel plus beau cadeau qu'une première victoire professionnelle et en plus en World Tour pour ses 25 ans ? Einer Rubio (Movistar) est venu surprendre tout son monde lors de cette première étape de montagne (185 km). Le Colombien est bien resté au chaud la première partie de course avant que le peloton ne récupère les quatre hommes matinaux au pied de Jebel Jais (19 km à 5.6%), le temps qu'on admire le désert aride du Moyen-Orient avant de s'attaquer au gros morceau de la journée.

Le Colombien de la Movistar a choisi son heure. Ce n'était pas à 16 km lorsque Michael Bjerg est venu tirer dans le tas avant de se faire reprendre, mais à 10 bornes, quand son équipier est venu le lancer avant qu'il ne continue sa route seul. Pas inquiété, le peloton n'a surtout pas put revenir sur l'homme de tête qui n'a fait qu'accroitre son avance jusqu'à 55 secondes à 5 bornes.

C'est sous l'impulsion de Mauro Schmid que son avance s'est réduit à 3.5 kilomètres, mais c'était trop tard, le jeune grimpeur n'a pas butté dans la partie à 7%. Le travail de Shmid n'a pas été vain puisque Remco Evenepoel a endossé la tunique après sa deuxième place (+14") devant Adam Yates (+15").

Étape 4 (sprint, 174 km) : MOLANO D'UN BOYAU

Ne cherchez pas, au Moyen-Orient, quand c'est plat, c'est plat ! Cette étape pour sprinteur s'est encore conclu à la photofinish, mais cette fois entre trois coureurs. Exit toute les 160 premiers kilomètres de l'étape sur les 175 et ses villes modernes.

On n'oubliera quand même pas si vite la longue échappée au long cours d'un duo de la Green Project-Bardiani et du jeune coureur Français Alex Baudin (AG2R Citroën Team) qui auront animé seul l'étape et mis du cœur à l'ouvrage. Finalement repris à trois kilomètres, le peloton s'est exité en fin de course pour placer leur leader.

Revenu de l'arrière, Molano a su dépasser ses concurrents en utilisant l'aspiration face à Olav Kooij (Jumbo-Visma) et Sam Welsford (DSM). Pas serin après la ligne, le Colombien a finalement été déclaré vainqueur et ainsi mettre un terme aux mauvais jours des UAE. Au général, Evenepoel n'est pas du genre a laissé filer du temps et devance toujours Luke Plapp (Ineos Grenadiers, +7") et Pello Bilbao (Bahrain Victorious, +11").

Étape 5 (sprint, 170 km) : GRONEWEGEN, Y A PAS PHOTO !

De nombreux coureurs étaient venus en terre émiratie pour ce doré la pilule, et c'est sous un nouveau soleil tapant sur le thermomètre atteignant les 26 degrés que le peloton de l'UAE Tour s'est élancé. Cependant, un seul a été motivé à faire la course, le baroudeur Thomas De Gendt (Lotto Soudal) est allé à l'avant sans se soucier des efforts à fournir pour un résultat minime.

Bien organisé avec dans le viseur le sprint final, le peloton a une nouvelle fois explosé sous l'impulsion des EF Education Nippo à 15 bornes. Tout s'est finalement regroupé cinq kilomètres plus tard, le temps que les équipes préparent leurs affaires pour le sprint final. La fin ne justifie pas toujours les moyens, Dylan Gronewegen a su utiliser ses adversaires contre leur gré et s'imposé au la main. Fernando Gaviria et Sam Bennett ont complété le podium.

Étape 6 (sprint, 166 km) : UN TRIPLER SIGNÉ MERLIER

Des fois, on se demande bien si la Quick Step ne se métamorphose pas en équipe de course à étape. Et rebelote, le champion de Belgique Tim Merlier chez ses nouvelles couleurs a réalisé le triplé après sa victoire lors de la première étape puis du chrono par équipe. Désigné comme LE sprinteur en forme, il y aura des choix à faire pour Patrick Lefévère sur le Tour de France, avec la carte de Fabio Jakobsen.

Loin du Tour de France, le climat pourrait nous initier, mais il suffit de regarder le profil de l'étape et notamment son dénivelé pour constater qu'on est bien au Moyen-Orient. Très ennuyante depuis la 4e étape, cette 6e a obéi à la règle. Très ronronnante, Edward Planckaert (Alpecin Deceuninck) l'un des trois hommes de tête, s'est défoulé sur les sprints intermédiaires, mais n'ont pu réellement avoir plus d'ambition.

Étape 7 (montagne, 153 km) : YATES LE DERNIER, EVENEPOEL POUR UNE PREMIÈRE

Il aurait pu finir en apothéose sa course de rentrée, il n'en a rien été, Remco Evenepoel a tout de même rallié l'arrivée avec le maillot rouge, mais n'a pu bousculer Adam Yates dans les rampes de Jebel Hafeet. L'ultime étape à cependant encore une fois couronné un coureur de l'équipe Émiratie puisque Yates succède à Tadej Pogacar qui, lui, s'imposait avait le maillot de leader sur le dos.

Remco aurait voulu faire comme son ainé, il est cependant tombé sur un os. Parti à trois kilomètres en lâchant le tenant du titre de la Vuelta, le Britanique n'a pas lâché le morceau jusqu'au sommet en s'imposant logiquement. Pourtant, on pouvait penser que tout était terminé lors d'un coup de bordure pris en pleine face, Yates a tout de même finit 3e au général.

Encore une fois étincelant, Lucas Plapp (INEOS Grenadiers) à su assurer et limité l'écart sur les favoris pour ainsi conserver sa 2e place (59"), avec seulement une petite seconde sur son ancien coéquipier. A noté la très belle montée Geofrey Bouchard (AG2R Citröen) qui a su contenir ses adversaires en montant tempo avant d'empocher la 3e place de l'étape.