Evenepoel Vélo d'or, le sacre du pouvoir
Dernière mise à jour : 22 mars 2023
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VÉLO D'OR - Digne d'une future légende, retraçons le destin du surdoué Remco Evenepoel, lui qui a commencé le vélo cinq ans au paravent et est déjà dans l'histoire avec son triplé Liège-Vuelta-Mondiaux
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On le dit souvent, il vient d'une autre planète ! On ne pensait pas que passer du football au vélo était aussi facile. Il rêvait toute sa jeunesse du ballon d'or, le voilà obtenir le Vélo d'or et touché le ballon d'or : "C'est à mes yeux le prix le plus significatif de notre sport" s'exclamait le jeune garçon, tout sourire quand il s'agit d'échanger.
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Traite de plaisanterie, on sait très bien que ce jeune talent belge n'est pas venu dans le monde du cyclisme "que" pour la distinction du meilleur coureur de l'année, mais plutôt pour enfiler les trois Grands Tours et si possible, les cinq monuments. Adoubé par tout un peuple, son surnom est tout trouvé : "Le petit cannibale". En référence à la figure iconique du pays, Eddy Merckx.
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À la manière du Dieu Maradona en Argentine et de "son fils" Messi, Remco va tenter d'attendre la légende du pays, mais à ce rythme, tout est possible pour le coureur de 23 ans. L'an passé était sa plus belle saison sur route avec 15 succès au compteur - mais détrôner d'une victoire au Lombardie par Pogacar -, sachant qu'il y avait le titre de Champion du Monde et de Belgique, deux étapes à la Vuelta ou encore Liège-Bastogne-Liège.
LE BALLON DANS LA PEAU
Baigné dans le football, c'était avant tout le ballon rond et les crampons qui l'attiraient. L'ensemble des sacrifices étaient tournés vers ce sport pour entrevoir une carrière de footballeur. Passé à 5 ans par son club de toujours, le RSC Anderlecht, puis par la suite au PSVEindhoven, le gamin d'Alost en Région flamande a pu décrocher des sélections en équipes nationales U15 et U16 avec le brassard de capitaine : "On parlait de moi comme aujourd'hui dans le vélo : un bosseur qui annonçait le cycliste que je suis devenu. C'est quand la fatigue s'installe que mes qualités s'expriment le mieux " assurait Remco, lui le joueur numéro 5, là pour défendre et attaquer, à l'image de la Vuelta pour à la fois récupérer le maillot rouge puis ensuite pour le conserver.
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Loin de penser à une reconversion, Remco voyait la vie en rond et était doté d'un bon potentiel pour un jour, exaucé son rêve. « J'avais un amour pour le ballon : apparemment, je passais mon temps à courir avec un ballon autour des tables, chez nous ». Dès les U6 et U7, il arborait déjà le brassard de capitaine dans son équipe, ce qui n'est pas sans rappeler son talent de fédérateur autour de lui quand il fallait haranguer ses équipiers pour la conquête de la Vuelta. « Quand il y avait des choses à régler avec l'arbitre, c'était toujours moi qui m'y collais, lui le fils unique. J'avais un brassard greffé au bras et je l'ai pris dans mon sac à dos pour aller dans le cyclisme ».
LE TEMPS DU DEUIL
Un jour, en 2017, tout a basculé. Sur un coup de tête, l'adolescent est parti faire une sortie de vélo en prenant le vélo de son père professionnelle - de 1992 à 1994 - et enfourché la bécane pour une sortie de 120 kilomètres à 34 de moyenne ! : « Mon père m'a demandé : "Pourquoi tu as fait ça ?", "Papa, je veux arrêter le foot". C'était le jour d'une autre vie. Je n'avais plus de plaisir dans le foot. Ma tête était un peu explosive et j'avais tant de frustration à évacuer ».
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Le deuil du foot s'est finalement fait un 24 avril 2019 ou après une sortie de plus de 200 kilomètres, Evenepoel s'était arrêté devant le centre d'entrainement du Sporting d'Anderlecht : « Je n'étais jamais repassé devant jusqu'à ce jour du 24 avril. Les sentiments enfouis en moi sont remontés d'un coup. À nouveau la frustration. Je ne sais pas pourquoi ils m'ont mis sur le banc et écarté des sélections. J'avais plein de question qui sont restés sans réponse. C'était dommage de terminer l'histoire de cette manière-là.»
LE DÉBUT D'UNE AUTRE VIE
Sa philosophie du travail, a elle, perduré dans le temps, comme ce défi aussi fou qu'impensable de monter 50 fois le Muur, dont Remco nous a tout expliqué : « Grammont a été le challenge le plus exigent. D'abord mon idée était de le monter 20 fois avant qu'un ami m'a dit : "Non, fais-le 30 fois", "Bah, tu sais quoi ? Je vais le faire 50 fois !" Aujourd'hui, c'est devenu un challenge pour beaucoup d'amateur".
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Il n'aura de cesse de se lancer des défis personnels, et ce, à chaque sortie ou le but d'un entrainement, pour lui, était de rentrer lessivé à n'en plus pouvoir marcher : « Je sais très bien me faire mal quand je suis seul face à moi-même ». Cette mentalité de battant lui a aussi permis de se relever lors du terrible drame qui est survenu un août 2020 au Tour de Lombardie dans la descente de Sormano.
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Tombé d'un pont, trou noir, solitude, sentiment de ne plus sentir son corps, les premiers secours, l'extrême douleur puis la remontée avant le transfert, tel était ce qu'a vécu un jeune homme de 21 ans, passé à côté de la paralysie voir de la mort pour deux millimètres : « Je me souviens de l'avant-dernier virage, mais pas du dernier. Je n'ai aucun souvenir de la chute en elle-même, disait le coureur qui a atterri suite à la chute sur un faisan.
AUSSI FORT MENTALEMENT QUE PHYSIQUEMENT
On vous l'avait dit, ce jeune homme est un guerrier, un monstre qui s'est nourri des moments les plus durs : « La période qui a suivi était éprouvant, mais j'en ai fait une force. J'ai acquis une forme de sagesse, mais surtout, ça m'a aidé à puiser encore plus profondément en moi dans l'effort. » En plein dans le thème, comment ne pas évoquer sa marque de fabrique qui est le contre-la-montre ? Lui qui a fait carton plein en étant, lors de sa deuxième saison dans le vélo, champion du monde, d'Europe et de Belgique en junior avant de s'affirmer un an plus tard sur celui d'Europe chez les pros
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« Dans un contre-la-montre, le temps passe comme rien. Je sais que j'ai réalisé un bon chrono quand je ne me souviens de rien à l'arrivée. La sensation de ne pas habiter mon corps à ce moment-là. Déconnecté de la réalité, la Vuelta 2022 est revenu sur la table. À la Vuelta par exemple (chrono de la 10e étape pour une première victoire en Grand Tour en reléguant tous ses rivaux à plus de 1 minute, hors mis Roglic à 48"), j'ai roulé plus de trente minutes (33'18"), mais c'est comme si pas plus de cinq minutes s'était écoulé ! *
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Je n'entends même pas ce qu'on me dit à l'oreillette et d'ailleurs, je réclame le silence, si ce n'est quelques indications sur les trajectoires. Encore plus étrange, il ne veut "surtout pas d'encouragement". Le football et la musculation lui ont notamment permis de développer un maximum de puissance tout en tenant une position très contraignante au nouveau des muscles.
LES REMCO SHOW
Telle une histoire qu'on déballe sous forme logique, ses raides solitaires exceptionnels sont aussi dû à des performances en chrono de haute voltige. Lui, l'adepte de la position Mohoric (coude sur le sintre) ne lui a pas empêché de réaliser des numéros à en faire tourner la tête. Le premier des "Remco Show" était celui sur les Mondiaux Junior de 2018 en s'imposant en solitaire avec 1'25 d'avance sur le second alors même qu'il a perdu deux minutes avec une chute plus sa célébration avec le porté de vélo en Australie.
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Une étape du Tour de Pologne 2020 a été sensationnel en s'isolant sans jamais être revue à 51.7 km ou seuls trois coureurs dont un Fuglsang en grande forme (Liège-Lombardie) à moin de trois minutes. La Coppa Bernnochi 2021 a vu couronné Evenepoel après un raid de 31.5 km sous des trompes d'eau et mis Alessandro Covi (UAE) à 1'49". La Klassika San Sebastian (44,5 km, 1'58'' sur Pavel Sivakov) ne, ce fut qu'un essai du solo sur la Doyenne Liège-Bastogne-Liège (14.4 km, 48" sur Quinten Hermans). Son plus beau succès ce fut sur Druivenkoers-Overijse 2021. Ni les pavés, ni le vent, défavorable dans le final, ni même un incendie qui l'a contraint à s'arrêter de longues minutes à la moitié de son raid solitaire de 60.9 km à" du second.
AU-DESSUS DES NORMES
Pour arriver à un tel niveau, il est passé par une première saison (2019) chez sa maison Quick Step de Patrick Lefévère qui l'a vu soufflé sa première victoire au Tour de Belgique, en compagnie de Victor Campenaerts pourtant tout juste couronné du recordman de l'heure : « Il roulait tellement fort que j'étais incapable de prendre des relais. Je sais désormais ce que ses rivaux devaient vivre l'an dernier en Junior » s'en amusait le Belge.
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Quand on court contre Remco, vaut mieux s'en amuser plutôt que de subir ses formes monumentales en période de crise. Tel un coureur saisonnier qui fait monter la température quand les jambes suivent. Toujours sur le côté température, Thomas De Gendt a écrit lors de sa victoire en solo sur le Tour de Pologne 2020 (analysé précédemment) : « Il était censé faire chaud aujourd'hui mais c'était agréable de rouler dans l'hombre de Remco ».
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D'autant plus drôle quand l'équipe de De Gendt, Lotto Soudal pour son anniversaire des 30 ans, avait demandé au peloton de signer une pétition, interdisant la participation aux compétitions de Van Aert, Van der Poel et Evenepoel dans les quartes prochaines années qui suive.
LE TOUR D'ITALIE S'EST MAL FINIT
Quand on est un grand champion comme lui, on est attendu au quart de tour. Le coureur Belge en a donc essuyé des remarques déplacées à son égard et est sans cesse comparé à Eddy Merckx, lui rétorquant en précisant qu'il préférait Tadej Pogacar à son jeune compatriote. Les médias n'ont pas hésité a taclé le soi-disant "nouveau Merckx" en critiquant son Giro moyen, alors même que c'était sa course de reprise après sa chute au Lombardie.
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En terminant la 2e semaine à la seconde place du général derrière Egan Bernal, les commentaires vont surtout se tourner sur l'étape 16 des Dolomites ou le Belge perdra dans l'affaire 25 minutes sur le maillot rose puis le lendemain 35 minutes avant de décider de jeter l'éponge au soir de cette 17e étape. En Belgique, Remco a eu aussi beaucoup de reproche sur son arrogance vis-à-vis de remporter les trois Grands Tours, mais ce qu'il l'a le plus égratigné était lors des Championnats du monde sur route à Louvain en Flandres.
EVENEPOEL VS VAN AERT, LE SCÉNARIO DES MONDIAUX
Une grande partie des Belges est pro Van Aert, lui avait sa bonne expérience et ses duels les plus épiques avec les meilleurs du peloton. À domicile, Wout Van Aert désigné comme le leader unique, voyait la course tournée au vinaigre puis ensuite au fiasco lorsque Julian Alaphilippe s'était envolé en écrasant la course et notamment l'équipe de Belgique tout entière. Résultat, même pas de podium pour le leader, pensant que c'était la faute à un Evenepoel trop égoïste à l'idée de s'enfuir dans un groupe de tête à 185 puis à 75 kilomètres avant de se faire reprendre un peu plus tard dans la course et de ne plus pouvoir aider l'équipe.
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« En 2021, j'ai essuyé beaucoup de critiques sur mes choix, sur mes résultats, sur tout ce que j'ai fait en fait. On ne montrait aucune patience à mon égard. À l'issue des Championnats du monde, les médias ont affirmé que j'étais un égoïste, mais j'ai agi comme Wout me l'avait demandé ». En revanche, un an plus tard, on retrouvait cette fois-ci le Remco libéré des menottes du leader Van Aert, prêt à éparpillé la course et piétiné les commentaires négatifs de l'an passé.
LES MONDIAUX COMME APOTHÉOSE
Les Championnats du monde 2022 en Australie, ce fut un chef-d'œuvre avec comme grand animateur, le seul et unique "petit cannibale". Comme habité par Eddy Merckx, l'homme âgé de 22 ans ce jour du 25 septembre dans le pays des wallabies. Pas question cette fois-ci de rester au chaud dans le peloton à attendre le final, le Belge a été une nouvelle fois fidèle à sa philosophie d'offensif et put bénéficier du marquage de Van Aert. Comme s'il était retombé en junior, Evenepoel a aussi pu bénéficier de son duo plus apaisé et ainsi joué sa carte "suiveur de coup".
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Retrouver à l'avant dans un groupe d'une 30 aines de coureur à 75 bornes, ce fut une aubaine pour lui en prenant de l'avance sur ses réels favoris à l'arrière, pendant que lui tentait de trouvé une échappatoire pour décoller de sa roue les coureurs présents à ses côtés. La vérité était qu'Evenepoel avait des jambes de feu et qu'aucun participant n'aurait pu le suivre. Alexey Lutzenko avait un temps eu la chance de s'accrocher à la roue du futur vainqueur à 35 kilomètre avant qu'il ne s'envole à 25.8 kilomètres d'un sacre prémédité d'avance.
L'ENVOLÉE FINALE
Il était parti dans un contre-la-montre, cette fois victorieux, au contraire du vrai mondial du chrono, achevé à la 3e place. À vouloir trop sous-estimé le gamin de Schepdaal, on en récolte ce qu'on a semé, c'est-à-dire une belle claque à l'arrivée de 2'21" sur le peloton (Christophe Laporte, 2e et Michael Matthews, 3e).
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La vérité est qu'Evenepoel a réussi, là où Van Aert a échoué, et l'accolade du vainqueur avec le 4e de la course marquait la paix de deux monstres, imbattable quand leur force se croise. Il faut dire que Remco Evenepoel a su remettre le public dans sa poche en glanant la même année Liège-Bastogne-Liège, puis ensuite le Tour d'Espagne, avant de conclure en apothéose sur les Championnats du monde, le plaçant à la même auteur qu'Alfredo Binda, Eddy Merckx et Bernard Hinault.
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« Liège est vraiment la course que j'avais en tête, un objectif majeur de ma saison. N'importe quel champion aspire à devenir champion du monde un jour, il y a une part de chance, et y être parvenu si tôt dans ma carrière m'enlève beaucoup de pression. J'aurai à vie les liserais arc-en-ciel aux manches du maillot. »
LA TAUROMACHINE BELGE
Revenons à cette Vuelta 2022 époustouflantes. Victorieux alors même qu'il participait à son deuxième Grand Tour et que c'était la première fois qu'il terminait trois semaines de course, terminé avec le maillot rouge à Madrid devait être une expérience inoubliable. Bien avant ce succès, Evenepoel devait se coltiner 3 281,4 km, du 19 août au 11 septembre.
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Placé comme outsider derrière les Primoz Roglic, Richard Carapaz, Jay Hindley ou encore Simon Yates, tous les quatre vainqueur d'au moins un Grand Tour et des doutes étaient placés sur Remco quant à sa capacité à tenir trois semaines. Bien balloté par la Jumbo Visma de Primoz Roglic, en passe d'un triplé sur la Vuelta depuis sa victoire en 2019, les Néerlandais se sont amusé avec le maillot rouge pendant les 3 premiers jours (Gezink - Teunissen - Affini).
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Roglic a ensuite enfoncé le clou lors de la 4e étape en s'emparant du maillot - avant de le céder le lendemain à Rudy Molard lors d'une échappée au long cour -. Bien énervé, le taureau belge a empalé ses adversaires au Pico Jano en s'isolant avec Enric Mas, mais éclipsé par la montée stratosphérique de Jay Vine.
UNE DEUXIÈME SEMAINE PLUS CORCÉE
À lui seul, Evenepoel a redistribué les cartes du général et écarté le grand favori Roglic à une minute. Ensuite, un chrono s'est mis en travers de sa route, synonyme d'une première victoire en Grand Tour, lui permettant de repousser ses adversaires à plus de 2'30" au général. En total sérénité, les premiers signes de faiblesses se sont fait ressentir sur la 14e étape en concédant une 50 aines de seconde sur le Slovène.
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Loin d'être abattu, le maillot rouge a gardé la tête froide, d'autant plus que l'abandon de Julian Alaphilippe (étape 12) n'a pas facilité la tâche de son équipe, assez éparpillé pour protéger le maillot, mais pouvait conter sur un leader de haute voltige. Comme un signe, sur la 16e étape, Evenepoel victime d'un problème mécanique lors d'une étape accidenté, avait vu un groupe composé de Roglic, plus du maillot vert Mads Pedersen et du jeune Fred Wright se disputé la victoire.
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Rien ne s'est passé comme prévu pour le Slovène puisque sa chute avec Wright dans le sprint lui causa son abandon alors même qu'il n'avait plus que 34 secondes a rebouché, sachant qu'il lui restait deux étapes de montagne. Sans son adversaire le plus farouche, Roglic n'était plus que le seul coureur à renverser le général
EL REY EVENEPOEL
Le maillot rouge à tout de même dominé son dauphin Enric Mas et repoussé le 3e Juan Ayuso loin dans les temps, en remportant au sprint la 18e étape. Signe de l'avenement d'un Belge sur un Grand Tour, rare son les Flahut grimpeur, mais lui en est une pierre rare à conserver de toutes les convoitses. Tout sourire sur le podium final (Mas 2e à 2'02, Ayuso 3e à 4'57"), dans la douce nuit d'Espagne, Remco brandissait un trophée d'une saveur particulière, et qui sait, peut-être pas le dernier...
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« Un Grand Tour était un plan de plusieurs années. Je n'avais aucune expérience en dehors du Giro dans un contexte très différent. Dans ma tête, je me disais : un top 10 et une étape, ce serait bien. Un top 5, ce serait magique. Et si on ne sait jamais, il y a moyen d'aller chercher la victoire, alors là... la folie complète ! Il est aussi revenu sur la pression de voir revenir ses adversaires. La peur de perdre le maillot si près du but, mais surtout tous les sacrifices pour revenir de ma chute au Lombardie. La saison compliquée qui a suivi, les critiques qui m'ont fait mal fais qui m'ont endurcie, les quatre mois à préparer la Vuelta... »
LIÈGE ET LUI, C'ÉTAIT ÉCRIT
Véritable Flamand, Remco Evenepoel n'a cependant toujours pas brillé sur les courses pavées, mais plutôt en Ardenne. Liège-Bastogne-Liège est évidement une course appart qui a su transformer Remco comme le rapport entre lui et les Belges. Véritable point d'ancrage de sa trilogie (Liège-Vuelta-Mondiaux), le gamin s'est permis de matraquer la course, ce ne fut en réalité que d'une mise en bouche de sa saison incroyable à 15 victoires.
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Passé entre les gouttes du terrible accident à 60 bornes, là où son coéquipier Julian Alaphilippe était au sol, Remco n'a pas manqué sa chance de sauvé l'honneur de son ami en contrecarrant le plan bien organisé des Bahrain Victorious.
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Eux ont placé plusieurs attaques sans réaliser le moindre écart, Remco en a mis une seule décisive dans la Redoute (30 km) à en faire chasser sa roue arrière avec son coup de bambou. Tel une balle de révolver, il n'en a il fallut qu'une pour toucher en plein cœur ses adversaires, dont son compatriote Wout Van Aert, absolument pas dans le coup - et même lâché par les poursuivants en fin de course avant de revenir au contact -.
A LA RECONQUETE DES BELGES
Toute son enfance, le jeune Belge courait derrière un ballon, maintenant ce sont ses adversaires qui couraient après lui. Le vaillant et seul coureur rescapé, Bruno Armirail n'a pas été un miraculé d'être dans la roue du futur vainqueur à ce niveau de la course puisqu'il y avait impossibilité de le suivre, mettant le français dans le rouge. En appuyant sur la détente à 30 bornes, le gamin comme à l'entrainement faisait trembler les routes et créait des courants d'air pas possible à en faire déraciner les fleurs.
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Le carnage s'est comme prévu finit par une victoire impitoyable, avec 48 secondes d'avance sur un groupe, abattu par sa domination implacable et si bien profilé, d'où la comparaison à une cartouche d'arme à feu. Dans son jardin, Evenepoel est monté sur la première marche du podium devant un public belge aux anges et au côté de deux compatriotes, l'un était Quinten Hermans, et l'autre, un mort pourtant vivant, Wout Van Aert. Le palmarès de Remco Evenepoel risque pour ses adversaires de s'étoffé à vitesse grand V ou plutôt à la vitesse d'une cartouche d'arme à feu.
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