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Gaudu a sauté le pas

Photo du rédacteur: Ewenn THIERY LE GALEwenn THIERY LE GAL


FOCUS - 4e l'an passé sur le Tour, David Gaudu a conclut la course à la 2e place derrière un Pogacar bien trop fort mais devant Vingegaard, et si le Petit Prince de Bretagne avait passé un cap ?


Comment interpréter cette 2e place ? "Une victoire" disait-il. Nous Français, on l'a vu d'une autre manière, pas encore comme le successeur de Bernard Hinault en 2023, mais pourquoi pas plus tard. Ce qui est sûr, c'est que David Gaudu réduit cet écart entre le duo Vingegaard-Pogacar et lui, jusqu'à les titiller et en battre un (Vingegaard, 3e) lors de Paris-Nice. Le voilà peut-être dans la cour des grands.


EN PASSE D'ÉCRIRE L'HISTOIRE

Le leader de la Groupama-FDJ était - le seul - encore en lisse dans la course au soleil à la veille de l'arrivée, il lui restait ces 12 petites secondes a comblé Même si l'ogre slovène a assis sa suprématie, on a pu constater l'évolution physique et mental de Gaudu, en capacité de rivaliser avec les meilleurs dans des terrains pourtant à leur avantage. On se rappelle au Tour de France, David Gaudu n'avait pas pleinement confiance en lui, en référence à son ascension dans l'Alpes d'Huez sur le Tour de France 2022.

Il avait décidé de laisser partir les cadors pour finir à son rythme alors que les moyens, ils les avaient. Son accélération (3.6 km) dans le col de La Loge des Gardes (étape 4) a pu surement mettre en confiance le Breton, partit dans un solo de 2.5 kilomètres avant d'être récupéré par le futur maillot jaune.

Le grimpeur français avait même le flegme de refuser le relais de son adversaire au moment où il est rentré à un kilomètre du sommet avant de finalement l'aider dans la bagarre pour distancer le vainqueur de la Grande Boucle 2022. Il ne comptait qu’un seul podium sur les courses par étapes en World Tour jusqu’ici dans sa carrière, avec la 3e place de l’UAE Tour en 2019, voilà un qui ferra grand bruit.


DANS LA COUR DES GRANDS

Le changement le plus notable entre le Gaudu 2022 et son équivalent de 2023 est son caractère plus offensif et confiant, évidement, cette 2e place ne va faire que renforcer son assurance aux côtés des meilleurs. "Si on nous avait dit ça au départ, on aurait signé" avait-il indiqué, preuve qu'il a bien conscience de sa performance.

Marc Madiot disait : « On sait qu'on ne battra pas Pogacar ou Vingegaard facilement, mais à force de s'approcher, on se donne des chances... On veut les accrocher partout, sur toutes les meilleures courses. La question maintenant est de savoir comment, en si peu de temps, le Breton a su faire un pas vers le monde des géants jusqu'à les titiller.

Portant, rien ne permet de penser que Gaudu a pu combler, en quelques mois, la dizaine de minutes (13'39") qui le séparaient de Vingegaard et Pogacar sur le Tour 2022. Surtout que ses deux adversaires ne sont surrement pas à leur meilleur niveau, là où on pense que le français en n'est pas loin. Ne sous-estimons quand même pas sa performance, même si c'est plus compliqué de tenir trois semaines qu'une seule.

LE REGARD AU TOUR DE FRANCE

David Gaudu n'a pas hésité à taquiner Tadej Pogacar dans la lutte aux sprints bonifications, il n'a cependant pas su bousculer le Slovène, bien trop gourmand le dernier jour en sortant dans le chemin des Vinaigriers (Col d'Eze) à 15 %. Le moment qui soulignerait le plus son évolution est lors de la 7e étape à la veille de l'arrivée, on a très vite compris que Gaudu ne pouvait faire qu'un ou deux au général final.

Sorti à la pédale à trois, rien était dit que Gaudu aurait pu se mettre à la place du chaseur du maillot jaune en attaquant à plusieurs reprises et mettant dans le rouge Jonas Vingegaard. Le grimpeur de 26 ans confirme une nouvelle fois son ascension, toujours dans la quête d'un podium sur le Tour et puis après, on verra pour la gagne finale. Soyons tout de même un brin réaliste, voir Gaudu réalisé pendant trois semaines le numéro de Paris-Nice à pouvoir bousculer ce duo semble improbable, cependant, terminé 3e est largement dans les clous.


UNE ÉQUIPE PLUS FORTE QUE JAMAIS

Mikel Landa, Jai Hindley ou Richard Carapaz ? Le Breton a la capacité pour les dominer. Quant aux Romain Bardet, Daniel Felipe Martinez ou Simon Yates, il l'est à marcher dessus en cette 81e édition de la Course au Soleil en repoussant Bardet à 2'30". « L’équipe a été appliquée du premier au dernier jour, notamment sur le chrono par équipes où on a montré qu’on avait un très gros collectif » disait-il.

Effectivement, on a rarement vu un collectif Groupama FDJ aussi performant. Le finish de rouleur de Stephan Kung pour finir le travail lors du chrono par équipe, - ou les règles ont changé en décidant de prendre les chronos sur le premier coureur de l'équipe et que les retardataires serait décrédité de leur temps-. Les Groupama-FDJ ont fait un gros forcing au pied du col de la Couillole samedi pour lessiver le peloton.



GAUDU DANS LA BONNE DIRECTION


S'en oublié l'aide d'Arnuad d'Arnaud Démare pourtant en froid avec Gaudu sur la rivalité du Tour, le sprinteur picard n'a pas hésité à) donner un coup de main à son leader et enfermé le maillot jaune. Ce collectif peut inévitablement bénéficié à David Gaudu, autant physiquement que mentalement, cela donne de la force quand on est bien entouré. L'an passé, le Breton avait la chance d'avoir à ses côtés son ami d'enfance Valentin Madouas.

Il reste encore des choses à travailler comme les sprints ou plus précisément son punch, toujours en-dessa des cadors. Cependant, ne pas oublier que les Grands Tours se jouent la plupart du temps sur des coups de moins bien, il faudra savoir les gérer, Gaudu en avait notamment fait les frais au Ventoux, terminant 73e à 25 minutes. Les coups de chauds, ce n'est pas en cet hiver, on peut quand même se projeter sur le mois de juillet, d'autant plus que les futurs acteurs du Tour étaient pour une bonne partie présent, et son podium final ne se retrouvera plus que sur la Grande Boucle, pas avant.

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