La 6e étape volatilisée

ÉTAPE 6 PARIS-NICE - Peut-être en allumant votre télé en début d'après-midi, vous avez remarqué que la 6e étape de Paris Nice avait disparu des radars, les bourrasques de vent ont fait envoler l'espoir pour les organisateurs d'un vainqueur pour le 6e jour.

Après des coulées de boues au Tour de France 2019, causant la cristallisation des temps au sommet de l'Iseran, les courses française continue de marquer l'histoire u vélo avec un nouveau chapitre, celui du décalage du départ réel au kilomètre 117 avant l'annulation complète après constatation de la dangerosité des rafales, calculées à 140 km/h. Tracée sur un parcours difficile entre Tourves et La Colle-sur-Loup, la 6e étape n'a pas vu le jour, "donnant" un jour de repos pour les coureurs avant les deux étapes corcée qui arrivent demain et après-demain.

UN PARCOURS POUR GOURMAND

On pouvait s'en lécher les babines à l'idée de voir les principaux favoris (Pogacar, Gaudu, Vingegaard, S.Yates) se bagarrer sur un terrain propice, il n'en sera rien. Le maillot jaune Tadej Pogacar avait même indiqué : « C'est une étape qui ressemble un peu à une classique. C'est à mon avis la plus imprévisible des trois qui restent. Beaucoup de choses peuvent se passer, ce sera très intéressant ». Avec plus de 2750 mètres de dénivelé sur l'ensemble des 197 kilomètres du tracé, il avait de quoi s'inquiéter avec une côte à 20 bornes de l'arrivée.

En disant "la plus imprévisible", le Slovène n'a sans doute pas pensé à un tel scénario qui a envoyé balader la course au Soleil. ASO a un temps put constater les dégâts et notamment les passages des deux départements empruntés en vigilance orange "vents forts". Ils ont joué la montre en escamotant la 6e journée au kilomètre 117 à la Fontaine d'Aragon, pour espérer une accalmie improbable.

UN TEMPS RACOURCI

Après un petit défilé dans les rues de Tourves pour le départ, les coureurs ont donc plié bagage et retournés dans leur bus direction la Fontaine d'Aragon. Le gain de temps n'aura servi à rien, le danger était bien trop présent pour que le peloton se lance dans une curse perdue d'avance. "On a un peu attendu jusqu'à 13h. Lorsque les gendarmes et mes équipes des routes sont allés sur l'itinéraire, ils ont vu des arbres tombés, ils ont pris des tuiles sur la voiture. On ne va pas faire n'importe quoi" insistait Pierre-Yves Thouault, directeur adjoint du cyclisme chez ASO.

Les coureurs n'ont pas vu d'un bon œil le possible lancement de la course, eux qui ont du se mettre sur la ligne de départ, dotant plus qu'aujourd'hui, tout est léger, ce n'est pas Jonas Vingegaard qui a dit le contraire : « Avec des rafales à 100 km/h, il n'est pas possible de courir, c'est trop dangereux. Même au Danemark, je ne sors pas quand ça souffle autant. Moi, je pèse 60 kilos, je ne tiendrai pas sur le vélo avec un tel vent. Nous devons penser à notre santé avant tout, soulignait Jonas Vingegaard au départ, assez inquiet à l'idée de monter sur son vélo.

UNE DANGEROSITÉ D'UN AUTRE NIVEAU

Leurs machines ne sont pas beaucoup plus léger que les coureurs, frôlant la limite des 6.8 kilos. Alors même si leurs équipements et tous leurs gadgets sont profilés pour briser le vent, ils n'y passeront pas à travers, n'ont plus. "Ce n'était pas possible pour nous d'assurer la sécurité de la course. Préserver l'intégrité des coureurs et des spectateurs est notre priorité absolue", a poursuivi l'AFP dans un communiqué. Il ne faut pas non plus oublié que l'UCI avait mis en place en 2016 le protocole "Météo extrême" qui annulerait ou réduirait la course.

"On s'est réunis avec l'ensemble de la famille du cyclisme, ASO, l'UCI, Pascal Chanteur qui représentait les coureurs et moi qui représentais les équipes. Au fil des minutes, le vent s'est intensifié. C'est la solution la plus sage, même si sportivement pour nous, c'est frustrant, car ce triptyque des trois dernières étapes était intéressant", a ajouté Julien Jurdie. Même sans cette annulation, on imaginerait mal les coureurs continués leur route comme si de rien était, le peloton du Tour de France en 2021 avait notamment posé pied à terre après le départ de la 4e étape à Redon.

C'était pour dénoncer auprès de l'organisation un certain sentiment d'insécurité pendant la course. Les premières étapes de la compétition, notamment la troisième disputée lundi entre Lorient et Pontivy, était marqué par de nombreuses chutes, dont l'un a provoqué l'abandon de l'Australien Caleb Ewan mais aussi la terrible chute par la spectatrice surnommé "Allez opi-omi » avait envoyé valser une bonne partie du peloton sur la première étape à Brest et causé quelques abandons.