La résuréction d'un champion

FAUNE ARDÈCHE CLASSIC - Comme re-née de ses sandres, Julian Alaphilippe à retrouver le chemin de la victoire au bout d'une course folle, achevé par un sprint devant David Gaudu

Comme il le disait en interview, Alaphilippe avait perdu le gout de la victoire, ce goût qui l'avait accompagné sur Milan San Remo, les Mondiaux ou le Tour de France. Sa rentrée timide à Majorque cachait bien son état de forme qu'il a montré en sa reprise sur les routes françaises. C'est même lui le protagoniste du weekend drômois en plaçant une offensive destructrice à 25 kilomètres de la montée de Saint-Romain-de-Lerps ou seul David Gaudu avait ut suivre le double champion du monde (2020, 2021). Le duo franco-français n'a jamais été revu jusqu'au sprint final, gagné haut la main par Julian Alaphilippe.

MESSAGE RECU 5 SUR 5

Son patron Patrick Lefévère lui faisait pression tout cet hiver, tout comme Remco Evenepoel avec ses résultats de haut niveau qui poussaient le champion français à e pas se rater, le tricolore a su répondre présent et rayer la statistique de sept mois sans victoires depuis sa victoire au Tour de Wallonie, un bye qu'a souligné Julian après la ligne : « C’était un sentiment qui me manquait beaucoup de retrouver la victoire, j’avais hâte d’y arriver avant de revenir sur les propos de Lefévère sur "son salaire de champion".

"Pour être honnête, j'ai été un peu surpris de lire ça. S'il avait le moindre problème avec moi, je pense qu'il m'en aurait parlé en premier. Donc bon... Je ne m'en soucie pas du tout." Toutes ses histoires sont derrière lui désormais et envoi un signal fort à ses concurrents pour les courses avenir dont demain avec la Drôme Classic puis dans une semaine, les Strade Bianche.

Mais aussi à tous ses détracteurs pensant que 'loulou' avait passé ses meilleures années de vélo. Le coureur de la Quick Step avait alors préféré les deux courses françaises au lieu du weekend d'ouverture des classiques en Belgique avec le Omloop Het Nieuwsblad et Kuurne Brussels Kuurne et a fait le bon choix pour briller sur un terrain ressemblant étrangement au Tour de Lombardie - avec tout de même des difficultés inférieur-. À l'image d'un col de 6.3 kilomètres avant une côte à sept kilomètres.

CAVAGNA PUIS VAN VILDER A LA BAGUETTE

Il a pu notamment trouver des adversaires à sa taille (Gaudu, Lafay, Bardet, Latour, Costa, Higuita) et renforce l'optimisme d'un Julian au top de sa forme pour ses grands rendez-vous du début de saison. On aura assisté au plan machiavélique et extrêmement bien organisé des Soudal Quick Step, du début à la fin de la course (195 km) et a commencé dès l'envoi de Rémi Cavagna en échappé au côté de Valentin Ferron (TotalEnergies) au départ de Guilherand-Granges.

Après que le duo d'échappé soit revenu dans les rangs bien organisés du peloton - pour pas très longtemps -, Ilan Van Wilder a pris le relai après avoir reçu un message à l'oreillette de son leader, comme quoi les jambes étaient là. On a bien pu le constater dans la montée de Saint Romain de Lerps (6.3 km à 7.1%) après que son équipier est jeté ses dernières forces 25 bornes de l'arrivée. Il n'a pas fallu plus d'une tentative pour envoyé en éclats les coureurs bien lessivé du groupe de tête, bientôt éparpiller dans cette redoutable ascension qui n'a fait de cadeau à personne.

UN DUO PARTIT POUR DURÉ

Les signaux sont aussi au vert pour David Gaudu (Groupama FDJ) qui a été le seul coureur à suivre le rythme infernal du Montluçonnais. Soudé, le duo français s'est parfaitement entendu et en avait encore sous le capot pour accentuer leur écart à 30 secondes au sommet de l'avant-dernière ascension. La descente pour Julian Alaphilippe n'a été que du pur plaisir, accentuant encore leur écart, ne double au pied du 4e et dernier passage du Val d'Enfer (1.5 km à 10.3%).

Bien décidé à lâcher son collègue d'échappé, David Gaudu n'a évidemment put déposer Alaphilippe, lui le quadruple vainqueur de la Flèche Wallonne. Le coureur de la Groupama FDJ était bien conscient, que face à un Julian de ce niveau, il n'y avait rien à faire et d'autant plus au sprint : « Face à Julian, il n'y a pas eu photo dans le sprint. Je n'ai pas réussi à le sortir dans le Val d'Enfer. » Résultat attendu donc pour le coureur de la structure française qui court toujours pour une seconde victoire de la saison (Stefan Kung sur le chrono du Tour d'Algarve).

Le groupe des poursuivants d'une dizaine de coureurs était largement en dessous du duo de tête et l'a très vite compris. La bataille pour le podium s'est ensuite joué avant que Victor Lafay et Matthias Skeljmose ne se partage les derniers accessits en s'extirpant à 3 kilomètres de Gilherand-Granges. On aurait aimé voir un triplé français, mais qu'importe, la marseillaise à quand même retentit en terre française. A noté aussi la très bonne prestation de Romain Grégoire en terminant 5e, lui qui a décroché son premier contrat professionnel.