Le gouverneur Roglic à la manœuvre
Dernière mise à jour : 18 mars 2023
TIRRENO ADRIATICO 2023 - Le capitaine Roglic a traversé en bateau la course des deux mers en raflant tout le butin (3) et la victoire finale
Étape 1 (chrono, 11.5 km) : FILIPPO A MIS LE TURBO !
Ce n'est pas parce qu'il n'a plus la tunique de champion du monde de la discipline qu'il n'est plus le numéro 1 des chronos, Ganna l'a bien rappelé en cette étape inaugurale. Dans son pays, le champion d'Italie était comme un poisson dans l'eau, et ça n'a aucun rapport avec le temps de chien qu'avait à affronter les coureurs. le détenteur du record de l'heure sur piste (56,792 km) a bouclé le parcours en 12'28", écartant l'ensemble des concurents à un temps faramineux sur 11.5 petits kilomètres.
l'Allemand Lennard Kämna (Bora-Hansgrohe) a "tenté" de limotter la casse à 28", juste devant le 3e, l'Américain de INEOS Grenadiers Magnus Sheffield (31"). Primoz Roglic, vainqueur en 2019, n'a concédé que 49 secondes sur le vainqueur du jour au contraire de son coéquipier Wout Van Aert qui a fait une timide rentrée (45e, +1'14").
Étape 2 (sprint, 210 km) : JAKOBSEN / MERLIER, DUEL A DISTANCE
Pendant que son coéquipier fait ses gammes (Tim Merlier, vainqueur de la 1re étape) sur Paris Nice pour soudoyer le patron Patrick Lefévère, l'autre se dévoile (Fabio Jakobsen) en terre italienne et a démontré que lui aussi a ses chances d'être le sprinteur numéro un du Tour de France. Le champion d'Europe Fabio Jakobsen s'est montré le plus costaud dans l'emballage final en devançant le Belge Jasper Philipsen et le Colombien Fernando Gaviria.
Un peu à la manière de l'an passé, Filippo Ganna endossera encore pendant quelques jours le maillot de leader, récupérer grâce au chrono. L'Italien a suffisamment d'avance pour espérer le garder jusqu'à la 4e étape (accidenté) et même avec un peu de chance jusqu'à celle du lendemain (montagne).
C'était agréable aujourd'hui (mardi) avec du beau temps, en comparaison à hier. Je compte sur une nouvelle météo ensoleillée pour conserver la tête demain, lançait le leader du général, toujours devant Kamna et Scheffield.
Étape 3 (sprint, 216 km) : ENMENÉ PAR VDP, C'EST GAGNÉ !
Jasper Philipsen ouvre son compteur devant une meute tout aussi affamée de victoire. Deuxième du sprint la veille, le Néerlandais s'est rattrapé et a pu compter sur un compatriote de choix. Mathieu Van der Poel continue à faire ses gammes en lançant son sprinteur au kilomètre en le plaçant idéalement. Les coureurs ont quitté la côte tyrrhénienne pour les terres d'Ombrie, mais n'ont pas changé de scénario, celui dicté par les équipes de sprinteur.
La journée a aussi été marquée par la balade bucolique en famille des frères Bais (Mathia, Davide) chez Eolo Kometha qui n'ont été que deux à s'échapper. Ils ont été repris très tôt dans la course à 70 kilomètres de Foligno. Au sprint, Phil Bauhaus n'a su dépasser Philipsen, tout comme Biniam Girmay.
Étape 4 (accidenté, 217) : RETOUR GAGNANT POUR ROGLIC
Tous d'eux avait des choses à prouver en ce Tirreno Adriatico, Julian Alaphilippe a échoué de peu au sprint face à un Slovène conquérant, bien décidé à faire oublier son opération de l'épaule, suite à sa chute lors de la 16e étape de la Vuelta, le contraignant d'abandonner. Sur un profil accidenté, on pouvait aussi attendre Wout Van Aert et Mathieu Van der Poel, le premier a notamment été victime d'une chute à l'approche de la dernière ascension avec Tom Pidcock.
Pas de soucis, son coéquipier slovène est venu à la rescousse. Le double champion du monde Julian Alaphilippe a bien confirmé son retour en force avec son attaque à 35 bornes pour faire valser le peloton en éclats. Si le Français n'a pas pris la poudre d'escampette pour très longtemps, il a permis d'écarter Van der Poel de la gagne. À la manière d'un sprinteur, Roglic n'aura point bronché lors de l'offensive du Français et laissé son équipe travailler comme il se doit avant de le lancer vers la victoire.
Bien lancé, il n'a jamais été rattrapé. Julian a accroché à la roue du triple vainqueur de la Vuelta, mais jamais, il n'a pu réellement croire qu'il le remonterait. Le Slovène avait donc lui décidé de privilégier Tirreno-Adrictico à sa course favorite de début de saison Paris-Nice dont son coéquipier Jonas Vingegaard était présent, car ce profil le Giro. En tout cas, cette victoire annonce de belles choses pour la suite. Alors que Filippo Ganna (INEOS Grenadiers) a craqué, c'est Lennard Kämna (Bora-Hansgrohe) qui s'est emparé de la tête du général, six secondes devant Roglic.
Étape 5 (montagne, 168 km) : LE SAUT DE L'ANGE
Ancien sauteur à ski, Primoz Roglic n'a pas hésité à se lancer en début de saison au sommet de la montée finale et station de ski de Sanano-Sassotetto et ainsi faire coup double au sprint. En revanche, on n'a failli ne pas voir de vainqueur pour cette journée, mais au contraire de Paris-Nice, la "course des deux mers" a maintenu la course malgré des conditions météo difficiles -pluie, grêle puis vents forts-, la montée finale en a même fait les frais puisqu'elle a été écourtée de 2.5 kilomètres.
Malgré vainqueur d'étape, le Slovène Primoz Roglic a bénéficié de ce raccourcissement, lui qui a serré les fesses quand Damiano Caruso est passé à l'attaque (4.6 km) avant que Enric Mas, son adversaire direct, n'en remette une couche (1.2 km). Sauf que Roglic est une science tactique qui ne se laisse pas abattre. Tout s'est finalement regroupé à 500 mètres, le Slovène n'avait plus qu'à maitre la balle au fond et chipé le maillot bleu devant Guilo Ciccone et Tao Goeghegan Hart.
Étape 6 (accidenté, 195 km) : ROGLIC RAFFLE LA MISE
Qu'est-ce qu'il a dans les jambes en ce moment ? Primoz Roglic a une nouvelle fois fait briller son talent en patron sur l'ultime étape difficile avant l'étape de sprint de demain. L'armada Jumbo Visma n'aura rien laissé paraitre autour de son leader et s'est mis en ordre de bataille dès la mi-course avant de reprendre les fuyards à 40 bornes.
Sur une étape aux faux airs de classique ardennaise, proposait au peloton 193 km cassé par plusieurs "murs" pas très longs, mais aux pourcentages supérieurs à 10%. Van Aert n'a pas eu son mot à dire et a, lui aussi, travaillé dans l'usine de Primoz Roglic. Bien aidé par des équipes au sein d'un peloton de 30 unités, Guillaume Martin (Cofidis) a un temps (27 km) fait la course en tête.
Le Français était en compagnie de deux coureurs de trois coureurs dont A.Vlasov, le quatuor aura réalisé une bonne partie de manuel avant que les meilleurs lancés par la INEOS Grenadiers ne reprennent ce groupe à 5 km. Une fois les plus forts sortit dans un mur (8 coureurs) sous l'impulsion de Mikkel Landa, Woods en a remis une mais le plus filous était une nouvelle fois Roglic qui a su déborder malgré des pavés ses adversaires et accentués son avance synonyme de victoire finale, la classe à la slovène pour un triplé d'affilée.
Étape 7 (sprint, 155 km) : PHILIPSEN, LE TEMPS D'UN REGARD
En train de jouer le sprint final concluant cette 58e édition de Tirreno Adriatico, Jasper Philipsen a un temps toisé du regard Dylan Gronewegen (2e) et Alberto Dainese (3e) alors même qu'il était en plein effort, il pouvait bien le faire, au vu de sa puissance. Sa deuxième victoire, et il la doit une nouvelle fois grâce au travail de son coéquipier Mathieu Van der Poel, emmenant le sprint de la meilleure des manières, c'est-à-dire plein pot.
Son frère ennemi Wout Van Aert a aussi eu un rôle d'équipier, celui d'épaulé son leader Primoz Roglic en apportant des bidons à son équipe. Le Slovène vient s'illustrer au général sur la "course des deux mers" devant le Portugais João Almeida de 18 secondes et le Britannique Tao Geoghegan Hart de 23 secondes. Malgré des écarts resserrés, on a pu constater le niveau de forme du coureur de la Jumbo Visma avec son triplé en trois jours, il n'avait plus qu'à brandir ce dimanche le "Trident de Neptune".
Roglic se présentera au Tour d'Italie avec une ambition débordante, celle de décrocher un premier Giro et n'a pas caché sa motivation à l'arrivée : « Je ne pense pas avoir déjà débuté une saison aussi bien. C'est vraiment top d'être de retour et de courir avec les gars » disait-il. Au même moment, Tadej Pogacar a remporté Paris-Nice, les rôles se sont inversé depuis 2022.
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