Van der Poel dans la roue de Papy
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Tout aussi scotché que nous par son numéro, le vainqueur de Milan San Remo n'en pensait pas un mot d'une possible victoire comme "papy poupou", il l'a pourtant fait 62 ans après
Il est plus que rare que le favori s'impose dans les rues de la Via Roma, cette 114e édition de la Primavera n'a pas dérogé à la règle. Auteur d'une attaque assourdissante qui laissera un trio de bon élève (Pogacar, Van Aert, Ganna) sur leur chaise, MVDP à claquer la porte de la classe dans le Poggio pour s'offrir un succès qu'il n'y croyait pas et s'inscrit une fois de plus dans la lignée conquérante de sa famille, 62 ans après Raymond Poulidor.
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2 SUR 5, A QUAND LE PROCHAIN ?
Des Monuments, Van der Poel en compte trois (deux Tours des Flandres et un Milan-Sanremo) soit deux de plus que son grand-père. Encore sous le choc, le Néerlandais s'est exprimé la voix tremblante à l'idée d'avoir réalisé le chemin qu'il a parcouru et conquéris le seul Monument de son grand-père 62 ans après : « C'est tellement spécial pour moi de gagner comme lui, soulignait le petit-fils. Cette course n'offre pas beaucoup d'occasions »
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Effectivement, le coureur de la Alpecin Deceuninck a souligné la difficulté de dompter la Classicima italienne, mais lui n'en fait plus partie. « De grands champions n'ont jamais gagné ici, rappelle d'ailleurs Van der Poel. Je suis fier de l'avoir fait ». La UAE Team Emirates de Tadej Pogacar a une nouvelle fois été emporté par la tourmente du premier Monument de la saison cycliste. On se rappelle que deux années de suite, des seconds couteaux, voir équipier (Jasper Stuyven et Matej Mohoric) avaient levés les bras sur un Monument, là où Pogacar court toujours après.
VAN DER POGIO
L'équipe émiratie pouvait pourtant comté sur son leader, bien remis de ses émotions de Paris-Nice avec une victoire au général en époussetant Jonas Vingegaard, son éternel rival en plus de trois victoires d'étapes. Après le ménage dans la Cipressa, le dernier coup de pétard de "papa Pogi" pour éparpiller le peloton dans le Poggio. Les UAE diront après coup avoir "eu une stratégie presque parfaite s'il n'y avait pas eu Van der Poel". En revanche, ils sont tombés sur une équation Van der Poelienne.
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Se félicitait-il de son plan machiavélique qui aura marché comme sur des roulettes : « Je pense que j'ai déroulé le plan parfaitement. Je ne pouvais pas rêver d'un meilleur scénario que celui-ci ». Effectivement, un contre pour pétarader le tout à la vue du panneau "Poggio" et le voilà parti vers un avenir adieu. La Primavera lui a souri alors que pourtant, le Néerlandais n'en raffole pas de cette course : « Ce n'est pas une course que j'aime particulièrement courir, on s'ennuie une bonne partie de la journée, seules les derniers kilomètres sont excitants. J'ai aimé les 100 derniers kilomètres. Le problème, ce sont les 200 kilomètres avant… ", rigolait-il
UN TIRRENO BIEN PALOT...
En effet, pour lui, la fin de course a dû être rempli d'émotion à l'idée de voir s'offrir la Via Roma et de s'offrir un public euphorique à l'idée de voir la star saluer son public avoir un numéro de soliste le reste de la descente. Pourtant, il n'aura pas parié un centime sur une possible victoire : « J'étais en plein doute depuis Tirreno-Adriatico et je ne pouvais imaginer un tel scénario. Tout s'est déroulé au de-là de mes espérances. Il a aussi expliqué de "ne pas avoir été non plus dans un état de folie" avant le départ.
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Ça doit faire grincer des dents le cannibale Pogacar qui, lui, a effectué une course de préparation fantasmagorique sur la "Course au soleil". Pour Van der Poel, le soleil est arrivé à lui. Il s'est ensuite placé au rang de coureur lambda, à attendre les offensives des autres, ça lui a plutôt bien marché, lui qui a enquillé une 13e place, puis 5e avant l'an passé et sa 3e place. « La montée (Ciprezza) était moins dure que je le craignais, je me suis donc concentré sur le Poggio assurait-il, on a du mal à croire que Van der Poel a pu bénéficier un vent de dos en connaissant son niveau des grands jours, sauf qu'il ne l'avait pas. J'étais seulement à 80 %.
« FAIRE UNE DESCENTE STUDIEUSE »
« J'avais prévu d'attaquer sur la fin, je pensais bien que j'aurais une ouverture face à Pogacar car avant de basculer, je savais que je ne devais pas attendre que c'était ma seule chance pour espérer gagner » racontait-il. En effet, Wout Van Aert avait tout intérêt à se bagarré avec ses adversaires au sprint, comme il avait dévoré Julian Alaphilippe en 2020, après que le Français a dynamité la course dans le Poggio.
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Après avoir franchi le virage de "la cabine téléphonique", signifiant le début d'une descente aussi technique que dangereuse, VDP savait très bien avec ses quatre participations qu'une erreur pourrait se payer très cher : « J'étais seulement à neuf dixièmes de mes capacités, je me serais tellement voulu si j'avais chuté. Le plus important, c'était de faire une descente studieuse, je ne m'occupais pas des écarts derrière, je restais concentré sur les bonnes trajectoires à prendre ».
« JE DOIS PROFITER DE CES VICTOIRES »
62 ans après "papy", voilà le petit-fils seul sur la Via Roma, exténué par les 300 kilomètres, mais fou de joie à l'idée de décrocher la "classique la plus dure à gagner". Ses problèmes récurrents au dos - notamment à cause de sa chute sur les JO de VTT à Tokyo - sait désormais qu'il devra vivre avec, comme son père Adrie, qui n'a su faire comme son fils, décrocher Milan Sanremo :
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« J'ai compris que je doit profiter de plus en plus de ces victoires », sous-entendu que des émotions comme celle-ci reste assez rare, espérons que son mal de dos n'handicapera pas un garçon assoiffé de victoire et a encore surement quelques chevaux sous le capot pour décrocher toujours en encore plus, des victoires retentissantes pour lui et son pays dans les prochaines années à venir.
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