Van der Poel - Sanremo, une union inévitable
Dernière mise à jour : 5 avr. 2023
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MILAN-SAN REMO 2023 - C'était écrit, le mariage entre la Primavera et le Néerlandais s'est déroulé en cachette sur la Via Roma, après avoir contré Pogacar (4e) dans le Poggio. Son frère ennemi Van Aert (3e) invité aux noces, a tiré son chapeau, tout comme Filippo Ganna (2e)
Quel final de gros dingo ! Beaucoup de détracteur du premier Monument de la saison cycliste soulignait que cette course était bien trop ennuyante, sauf que quand on a la bataille qu'on a eue, on ne peut que s'incliner. Rares sont les photos finales de Milan - Sanremo avec un seul coureur. Mathieu Van der Poel n'en revient pas, après une 13e, 5e et 3e place, le voilà fiancé à un nouveau Monument après deux Tour des Flandres.
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Il faut dire qu'avant de passer la bague au doigt de la Primavera, il aura fallu endurer un effort inhumain dont seul un coureur a su réaliser. L'empereur néerlandais a défilé sur la Via Roma, rentrant de la guerre, gibier sur le dos. Une bonne bombe nucléaire dans le Poggio et le travail était fait. En contrant l'attaque d'un Tadej Pogacar maudit par cette course dans le Poggio, VDP n'avait pas idée qu'une poignée de minutes après, il sera main sur le casque en regardant le ciel.
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Papy Poulidor l'avait bien vu et n'a pas raté son numéro de là-haut, lui qui l'avait gagné 62 ans avant lui. Le trio des meilleurs rouleurs du monde n'ont pas su rattraper le Néerlandais, trop fougueux à l'idée d'écrire une nouvelle page de sa carrière dorée. Filiippo Ganna (2e) n'aura rien put faire, Van Aert (3e) non plus.
SEULES LES PLUS BELLES IRONT A SES MAINS
Ce n'était qu'une suite logique finalement. Après sa 13e place en 2020, sa 5e en 2021 et sa 3e l’an dernier, Mathieu Van der Poel a aligné un 3e Monuments à 28 ans. Il y a de cela 50 ans, voir un coureur ne rien faire sur sa course de préparation (Tirreno-Adriatico) signifiait qu'il pouvait déjà tirer un trait sur la Primavera, sauf qu'on est aujourd'hui et que ce monstre néerlandais n'est ni fait de chère ni d'os. À la manière de la belle (Classicima) et la bête (Van der Poel), le couple s'est réuni pour un bal dansant dans la province d'Imperia après un long cortège de 300 kilomètres.
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Pour décrocher le Graal, ce n'était pas de tout repos. Tirreno-Adriatico avaient semé quelques doutes sur sa possible forme, mais sa force mentale dont il la tient de son grand-père était elle d'une autre dimension que celle du mesurable. Il y a ceux qui performent toute la saison, qui matraque leurs adversaires à longueur de journée et arrive à la fin de la saison avec une armoire de trophée (Pogacar), il y a les autres qui ne gagnent que les plus belles et séduisantes course du calendrier cycliste, Mathieu Van der Poel se classe dans la 2e catégorie.
LE PLAN DES FRANCAIS TOMBE A L'EAU
C'est simple, l'an passé, c'était 5 victoires dont une au Tour des Flandres et une au Tour et au Giro, pas merveilleux de pouvoir choisir ses courses ? Quand on est Mathieu Van der Poel et qu'on traine dans les sous-bois toute la saison hivernale jusqu'à matraquer son adversaire Wout Van Aert sur les mondiaux, les intensités, on sait faire. Bon, n'oublions surtout pas que ce n'est pas parce qu'on a la clique des participants (Van Aert, Van der Poel, Pogacar, Alaphilippe, Sagan, Pedersen, Girmay) sur le premier Monument de la saison que la course a changé de registre.
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Il est très compliqué de changer les partitions de la musique de la Primavera, ronronnant les 285 premiers kilomètres avant qu'elle ne s'intensifie à un rythme de fou en toute faim de course. Assez douce en début d'étape, la mélodie a poursuivi dans les oreilles des hommes de tête, le Paso del Turcino n'aura été qu'une mise en bouche avant les trois Capo (Mele, Servo, Berta). Milan - Sanremo a une nouvelle fois exprimé son désintéressement à l'idée qu'un Français s'impose sur ses routes. Notre carte la plus précieuse (Julian Alaphilippe) a subi l'énervement de la course aux 114 éditions en chutant dans le Turchino. Tant qu'on est sur le cas français, allons jusqu'au bout de la réflexion.
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Le double champion du monde n'est pas parvenu a réédité l'exploit de 2019, ni même de se consoler d'un podium comme en 2017 (3e) et 2020 (2e). Ce n'est pas sa chute sans gravité qui a pesé dans la balance, mais bien son placement au pied du Poggio, véritable juge de paix depuis la création de la mythique course italienne. Malgré sa 6e participation, ces erreurs se font encore et n'a pas caché sa déception : « Les jambes étaient bonnes tout au long de la journée. Sur cette course-là, il n'y a pas photo, le placement est primordial au moment d'aborder le Poggio. Le temps que je remonte petit à petit vers l'avant, j'ai juste eu le temps de les voir partir au loin ».
LA SPÉCIALE POGI(O)
La UAE Team Emirates savait qu'elle détenait dans ses rangs un "cannibale", prêt à rompre la glace avec Milan-Sanremo. Cependant, le vent de dos n'a pas permis un nettoyage intégral dans la Cipreza à la manière de l'an passé, juste qu'un petit coup de balai par-ci par là, histoire qu'Arnaud De Lie (Lotto Soudal) et Peter Sagan (TotalEnergies) saute par la fenêtre. On n'aurai jamais pensé qu'en une minute, le peloton ne se casse en lambeau.
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Le Poggio, véritable juge de paix, a une nouvelle fois agit en protagoniste de la course. Bien organisé, on avait du mal à imaginer que Tadej Pogacar ne récupère pas un nouveau Monument, d'autant plus qu'il sortait d'une victoire sur Paris-Nice et mis à terre son rival Jonas Vingegaard. Matteo Trentin a utilisé une tactique pour la moins rusée. L'Italien, un peu juste dans l'ultime ascension a décidé de couper son effort quand le peloton était en file indienne, pendant que son leader a placé "sa spéciale" dans le dernier kilomètre du Poggio.
UN CONTRE DESTRUCTEUR
Telle une bombe à retardement, ce final, ce fut explosif puisque pendant que le groupe de derrière a fait rideau, le slovène a dératisé un groupe de sept coureurs pour n'en garder que les perles rares. Tous sur un fil, un quatuor avait déjà fait une différence monstre sur la caste d'en dessous, c'est-à-dire les outsiders passé aux "coureurs lambdas" - à l'exception de Filippo Ganna, invité surprise de sa course nationale -. Eh bien, vous savez quoi, Van der Poel a la vue du panneau "Poggio" lui a mis un coup de circuit dans le cerveau et a décidé de balancer la table d'échiquier à 500 mètres du sommet. Comme estomaqués et impuissants face au numéro de Van der Poel, le trio n'en revenait toujours pas de l'effort vertigineux de leur adversaire, passé à la cabine téléphonique pour 4 secondes d'avance.
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Cette montée, on la repassera en boucle une centaine de fois, la UAE aussi. Il faudrait qu'elle planche maintenant sur le cas Van der Poel, bien trop fort dans l'ascension finale. On se demande encore comment il a pu faire cet effort monstre, une première réponse est donnée par les battus émiratis : « Notre stratégie était parfaite s'il n'y avait pas eu Van der Poel, on n'a rien put faire de plus, soulignait le patron Mauro Gianiettit avant que Pogacar ne prenne le relai. Quand Mathieu (Van der Poel) a porté son attaque pour me contrer, je n'avais plus les moyens de lui répondre »
LES BATTUTS N'ONT JAMAIS RAISON
A regardé comme ça, on pourrait dire que Wout Van Aert connait les failles de son plus fidèle ennemi, il n'en a rien été. Quant à Filippo Ganna arrivé avec les trois meilleurs, on ne sait comment, n'a pas non plus eu les gaz pour faire la jonction avec le titan néerlandais. Ce qui est sûr, c'est que le vainqueur final n'a pas battu le record de descente du Poggio, détenue par Simon Clark, une seconde plus vite que Vincenzo Nibali (3'11", 56.5 km/h). Tout en douceur, papy Raymon Poulidor l'accompagnait dans sa descente pour éviter que son rêve de victoire ne s'écroule.
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Malgré les meilleurs du monde en chrono dans son rétroviseur au contraire des motos, bannit dans cette descente, la victoire semblait actée. Tadej Pogacar a analysé la descente de VDP : « On voyait que Mathieu continuait de sprinter dans les virages, à trois, on ne pouvait pas faire la même chose ». Inarrêtable, MVDP s'est agenouillé devant son Monument et l'a demandé en mariage sur la Via Roma, la Primavera à dit oui. Tous en panne d'essence, Filippo Ganna à bénéficier de la dernière goute d'essence dans le réservoir pour empocher une deuxième place bien mérité pour les Italiens. Van Aert lui ne s'est pas satisfait d'une 3e place sur un Monument, d'autant plus quand on l'a gagné en 2020. Le jeune Pogacar a lui eu droit à un peu de chocolat.
VAN AERT SONNÉ MAIS PAS RÉSIGNÉ
Le Belge engrange les classiques WT pavées (E3 Saxo Bank, Het Nieuwsblad, Gent-Wevelgem) mais, le jour J, rideau. Van Aert sait qu'il vient de perdre deux longueurs d'avance sur son adversaire néerlandais, là où Van der Poel n’a jamais gagné la moindre course de préparation avant un Monument, il réussit pourtant à mettre la balle au fond pour un troisième succès sur l'une des 5 pierres précieuse de la saison, au contraire de WVA, conteur bloqué toujours à un seul Monument (Milan-Sanremo).
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La véritable différence est que le vainqueur du jour n'a pas besoin de performer sur les courses de préparation pour atteindre un niveau d'un autre temps, là où le coureur de la Jumbo Visma ne peut passer à côté de ces courses. Le Néerlandais a participé à 12 Monuments, pour 11 tops 10, cette statistique démontre l'ampleur du phénomène.
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Quant à Pogacar, sa 4e place ne mesure en rien son rang d'ultra favoris au départ de la course et n'a pas décidé de passéer son chemin sur Milan-Sanremo : « Sans doute, je choisirais une autre option ». Veut-il dire par là que le Slovène nous concoctera un plat encore plus épicé que cette édition en attaquant encore plus tôt, la réponse dans le prochain épisode...
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